Suisse  – Journée thématique 2023 « Entre ville et campagne, découverte historique genevoise » – Impressions photographiques

Suisse – Journée thématique 2023 « Entre ville et campagne, découverte historique genevoise » – Impressions photographiques

Vue de la rade et du jet d’eau depuis la tour de la cathédrale de Genève

Notre journée thématique s’est déroulée le vendredi 9 juin 2023. Ce jour-là, 16 participants, en provenance de toute la Romandie, se retrouvent dans le hall de la Gare de Cornavin et rejoignent notre guide sur le parvis de la cathédrale Saint-Pierre.

La Cité de Calvin

Les fortifications de la Ville de Genève (1855) © Swisstopo

A partir du 16ème siècle et suite aux luttes continues avec le duché de Savoie devenu ennemi héréditaire, la ville se replie sur elle-même et construit d’imposantes fortifications bastionnées.

Elle ne quittera plus la protection de ses murailles durant près de quatre siècles. Au milieu du 19ème siècle, Genève est la ville la plus fortifiée de Suisse, voire d’Europe.

Cathédrale et canon aux armes de la République

Maison Tavel et plan-relief Magnin représentant la ville de Genève en 1850 avant la démolition des remparts et bastions

A midi, en campagne genevoise, nous partageons un repas AOC composé de cardons, longeoles et vins du terroir genevois avant de terminer la journée en France voisine par une visite du Fort de l’Écluse.

Fort de l’Écluse

Le Rhône et le défilé gardé par le Fort de l’Écluse.

Cet ouvrage a été bâti sur un ancien château-fort des seigneurs du Pays de Gex. Constamment agrandi et modernisé durant les 16ème et 17ème siècle, son architecture sera adaptée, au 19ème siècle, pour faire face au progrès de l’artillerie.

Le fort contrôle le défilé de l’Écluse à l’ouest du bassin genevois coté français. Entre 1720 et 1933, le passage routier de la vallée de l’Écluse faisait partie intégrante de l’ouvrage.

Galerie, escaliers et restauration contemporaine de l’ouvrage de l’Écluse

Classé monument historique, cet ouvrage regroupe plusieurs types d’architectures militaires dans ces murs.

Suisse – SG-TG-ZH-SH-AG-BL – Voyage septembre 2023 – Impressions photographiques

Suisse – SG-TG-ZH-SH-AG-BL – Voyage septembre 2023 – Impressions photographiques

Vue sur la frontière allemande (Forêt noire) depuis l’ouvrage A3075 de Farnsburg

 

Notre voyage d’études 2023 s’est déroulé, du 15 septembre au 18 septembre, sur le thème « Suisse – Entre Bodensee, Limmat et Rhin – Les défenses militaires et civiles nord-est et nord du pays ».

Les 21 participants ont traversé les Cantons de Saint-Gall, Thurgovie, Zurich, Schaffhouse, Argovie et Bâle-Campagne en faisant mouvement le long des frontières Nord-Est et Nord du pays.

Notre route nous a conduit des rives du Bodensee en suivant le cours du Rhin en direction de Bâle (Position de St. Margrethen, ceinture fortifiée de Kreuzlingen, musée de la Protection civile de la ville de Zurich, musée de l’Arsenal et forteresse circulaire du Munot de Schaffhouse, forteresse de Reuenthal et quelques ouvrages représentatifs du secteur de la position de Leibstadt).

Le dernier jour, nous nous sommes arrêtés sur le site romain d’Augusta Raurica pour découvrir son histoire civile et militaire guidé par un fin connaisseur du site et de l’histoire romaine. Puis, nous avons parcouru le site des salines de Schweizerhalle et ses installations d’extraction du sel. Le clap de fin s’est effectué sur le site de l’ouvrage A3075 du château de Farnsburg (BL).

 

Saint-Gall

Ouvrage d’artillerie A5850 Heldsberg

La visite du fort, construit entre 1938 et 1941, débute par une introduction historique et tactique sur le « pourquoi » de cet ouvrage placé sur les collines de St. Margrethen. De cet emplacement, l’ouvrage surplombe la vallée du Rhin et peut surveiller le passage de la frontière par le Rhin. Avec son armement, il sécurisait l’embouchure du Rhin dans le lac de Constance et l’entrée de la vallée du Rhin en direction de Coire. Il remplira ses missions au sein de la brigade frontière 8 (Grenzbrigade 8 – Gz Br 8) jusqu’en 1992 et devient un musée en 1993.

St. Margrethen (SG) - Ouvrage d’artillerie A5850 Heldsberg

Carte du secteur de St. Margrethen  © Swisstopo

 

Thurgovie

Festungsgürtel Kreuzlingen

La ceinture de fortifications de Kreuzlingen sécurisait la frontière terrestre entre la ville allemande de Konstanz et Kreuzlingen. Les travaux de renforcement du terrain débutent à partir de 1937. Les divers ouvrages, modernisés au fil des années, seront utilisés jusque dans les années 1990.

Sous la conduite des guides de l’Association Verein Festungsgürtel Kreuzlingen, nous visitons quelques ouvrages représentatifs du secteur de la brigade frontière 7 (Gz Br 7) remis en valeur par les membres de l’association. Pour les amateurs, quatre sentiers de randonnée militaires et historiques aménagés permettent de découvrir le dispositif militaire du Festungsgürtel Kreuzlingen (Accès aux parcours).

Weinfelden (TG) - PC Gz Br 7 (A5745 Erichstollen)

Weinfelden (TG) – PC Gz Br 7 (A5745 Erichstollen)

Ouvrage d’infanterie A5683 Lengwil-Bahndamm (TG)

Ouvrage d’infanterie 5701 Bottighofen-Dorf, dit « Dorfbunker »

Carte du secteur de Keuzlingen  © Swisstopo

Zurich

Zivilschutz-Museums

Visite du seul musée dédié à la PCi en Suisse et du poste de commandement de la PCi de la Ville de Zurich (État Guerre froide) sous la conduite des guides du Stadt Zürich Schutz et Rettung Zivilschutz.

Schaffhouse

Museum im Zeughaus

Visite guidée de ce musée logé dans l’arsenal de la ville de Schaffhouse et découverte de ses riches collections mises en valeur avec brio par les équipes du musée.

Forteresse circulaire du Munot

La visite guidée de cet ouvrage emblématique dominant la ville de Schaffhouse et le Rhin depuis le 16ème siècle nous permet de découvrir son histoire et ses particularités architecturales (casemate, caponnières et plateforme supérieure à l’air libre ; le tout étant desservi par une rampe hélicoïdale). Pour clore la journée, un apéritif, avec un vin blanc issu des coteaux du Munot, est servi sur la plateforme supérieure pour profiter de la vue magnifique sur la vieille ville et le Rhin.

Argovie

Sous la conduite des guides de la Vereins Militär – und Festungsmuseum Full-Reuenthal, nous partons à la découverte de quelques ouvrages représentatifs, remis en valeur par l’association, du secteur d’engagement de la brigade frontière 5 (Gz Br 5). Nos guides complètent les données historique, tactique et technique de quelques anecdotes historiques.

Ouvrage A3868 « Ueberthal » (Uem Zentrale der 5. Division)

 

Ouvrage d’artillerie A4263 de Reuenthal

Situé entre Koblenz et Leibstadt, au nord de Reuenthal sur une colline surplombant le Rhin, l’ouvrage fait face à la ville allemande de Waldshut. Construit entre 1937 et 1939, il est le premier ouvrage d’artillerie opérationnel sur la frontière Nord avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Avec ses deux pièces d’artillerie, il avait pour mission d’empêcher un passage du Rhin dans la zone aval du barrage hydroélectrique d’Albbruck-Dogern construit entre 1930 et 1933. Perdant son importance militaire, il est décommissionné par l’armée en 1988 après la mise en service de la centrale nucléaire de Leibstadt.

Carte du secteur de Full-Reuenthal   © Swisstopo

Deux ouvrages d’infanterie de la position de barrage de Leibstadt (A4266 Kaltentannen et A4270 Kirchtannen)

La position de barrage de Leibstadt se composait d’une dizaine d’ouvrages et abris et couvrait la route, entre Leibstadt et Leugger, dans le secteur de Strick.

Augusta Raurica – Kaiseraugst – le village dans le fort romain

Le site romain d’Augusta Raurica s’étend sur trois communes (Augst, Kaiseraugst et Pratteln) sur la rive Sud du Rhin à 10 km à l’Est de Bâle.

Bâle-Campagne

Installations techniques de la Saline de Schweizerhalle

L’ouvrage A3075 poste d’observation et de commandement d’artillerie de Farnsburg

L’ouvrage (A3075 Artillerie-Beobachtungsposten und Batterie-Kommandoposten) est construit sous les ruines du château de Farnsburg, entre octobre 1939 et avril 1940, et mis en service en mai 1940. Il est utilisée comme poste d’observation pour les tirs d’artillerie et poste de commandement pour les unités d’artillerie attribuées au secteur de la position de barrage de Farnsburg.

Remerciements

Durant ce voyage, nous avons rencontré, dans toutes les associations visitées, des personnes de qualité, enthousiaste et désirant mettre en valeur, partager et transmettre le patrimoine historique et culturel avec passion et détermination aux générations suivantes.

Tous ensemble, nous avons partagé notre passion pour un sujet qui nous est cher.

Nous avons pu bénéficier pour l’organisation et la conduite des visites de l’aide des associations suivantes :

St-Gall : Verein Festungsmuseum Heldsberg

Thurgovie : Verein Festungsgürtel Kreuzlingen

Schaffhouse : Verein Museum im Zeughaus et Munotverein

Argovie : Vereins Militär – und Festungsmuseum Full-Reuenthal

Bâle-Campagne : Infanterie-Vereinigung Baselland

Suisse – Grisons – Position de barrage du col du Julier

Suisse – Grisons – Position de barrage du col du Julier

Emplacement

Le col du Julier se situe à 2 284 mètres d’altitude dans la chaîne de l’Albula. Il relie la vallée de l’Engadine au centre des Grisons, de Silvaplana à Tiefencastel, par une route de 42 kilomètres.

Col du Julier - Obstacle antichars constitué de pierres extraites sur place © Swisstopo

Col du Julier – Obstacle antichars constitué de pierres extraites sur place © Swisstopo

Histoire

Ce passage obligé, entre la vallée de l’Engadine et le centre des Grisons avec sa topographie favorable au passage, est connu depuis l’époque pré-romaine vers 1000 ans avant J.C. Les fragments de colonne romaine situés au sommet du col témoignent de l’importance de ce col alpin dans le réseau de communication de l’Empire romain.

Au début des années 1500, le Julier perd son rôle majeur dans les échanges Nord-Sud au profit d’autres cols alpins (Septimer, San Bernardino et Splügen). Mais il reste un passage incontournable pour relier les Grisons à l’Engadine.

A partir de 1820, une nouvelle route carrossable est construite sur le tracé historique avec de nombreux virages en épingle pour faciliter le transit des véhicules à roue. Dans les années 1990 et 2000, la route est modernisée pour absorber le trafic routier car le col est ouvert toute l’année. En 2017, un bâtiment octogonal de couleur rouge est construit au niveau du col et abrite un espace dédié à la culture alpine.

Protéger le col

Depuis la construction de la route carrossable au début des années 1820, le passage du Julier fait partie des axes importants reliant les deux côtés des Alpes facilitant le trafic commercial et touristique. Durant la Première Guerre mondiale, l’armée suisse prend conscience de l’importance du col du Julier et fait construire des positions d’artillerie et d’infanterie au sommet du col.

En octobre 1936, un premier obstacle antichars, sous la forme d’une barricade routière, est édifié sur la route au niveau du col. En mai 1938, deux ouvrages d’infanterie sont construits, à gauche et à droite de l’axe, dans les parois rocheuses dominant le col pour protéger cet obstacle antichars. Les deux ouvrages sont armés d’un canon (can inf de 4,7 cm, puis can ach 9 cm) et de deux mitrailleuses ; 16 hommes assurant la desserte de chaque ouvrage.

En septembre 1939, un barrage antichars, constitué de pierres extraites sur place, est construit au niveau du col entre le lac de las Culuonnas et le bas de la paroi du Chüern Nair. La mission de cette position était de bloquer la poussée d’un adversaire depuis l’Engadine en direction du centre des Grisons.

Après la Seconde Guerre mondiale, cette position de barrage va conserver son importance. Elle est modernisée avec la construction d’abris pour la troupe et d’un ouvrage d’infanterie monobloc armé d’un lance-mines de forteresse de 8,1 cm pour fournir l’appui-feu au niveau du col.

Sur la route du col en direction de Tiefencastel, on construit une seconde position de barrage dans la région de Mulegns.

Désactivation

La position de barrage du Julier, formée de plusieurs ouvrages de renforcement du terrain ou fortifiés (barricades routières, ouvrages d’infanterie, abris, lance-mines monobloc), est classé comme d’importance nationale.

Dans les années 1990, ces deux positions sont abandonnées lors de la mise en place du concept Armée 95.

Suisse – Uri – Ouvrage d’artillerie du Stöckli

Suisse – Uri – Ouvrage d’artillerie du Stöckli

Construction

La construction de l’ouvrage d’artillerie du Stöckli débute en 1893. Son emplacement se situe à une altitude de 2400 mètres au nord d’Andermatt (UR) sous le sommet du Stöckli (2483 m d’altitude). C’est l’ouvrage le plus haut des fortifications du Gothard. Pour accèder au site, on aménage un chemin d’accès en direction du plateau du Gütsch depuis le hameau de Nätschen situé sur la route du col de l’Oberalp. Un camp de baraques est bâti, à proximité de l’endroit choisi, pour la construction pour loger les ouvriers.

L’ouvrage, en granit, dispose d’une caserne et d’un abri pour la troupe. Il est entouré de dalles de pierre formant un mur avec des créneaux de tir pour l’infanterie. La mission principale du fort est de sécuriser le passage du col de l’Oberalp et les accès au plateau du Gütsch. Son armement principal se compose de deux obusiers cuirassés de 12 cm modèle 1891. Les deux tourelles couvrent de leurs feux le col de l’Oberalp et dominent la route de l’Oberalp.

Amélioration

En 1898, les défenses extérieures sont complétées par de nouvelles tranchées, des casemates de flanquement et un abri pour un projecteur mobile. La caserne pour la troupe est agrandie et l’armement complété par un canon de 5,3 cm sur affût cuirassé mobile (5,3 cm Fahrpanzer) et deux coupoles d’observation blindées. En 1903, un second canon du même type est ajouté. Les deux pièces de 5,3 cm assurent la défense rapprochée de l’ouvrage.

En 1905, l’armée installe une station d’essai pour un système de télégraphie sans fil avec des mâts de 50 mètres de haut sur le Gütsch. En 1915, les défenses de l’ouvrage sont complétées par une galerie de tirailleurs de 200 mètres de long dotées de casemates armées de mitrailleuses sur les flancs. Des positions de tir permanentes pour des batteries d’artillerie sont ajoutées. Sur le Gütsch, un ouvrage d’infanterie et une position pour une demi-batterie de deux canons de 12 cm sont construits. Près du col de l’Oberalp, on complète le dispositif avec des positions de tir provisoires pour l’artillerie.

Désarmement

Durant la Seconde Guerre mondiale, le fort ne joue aucune rôle car sa mission est reprise par le nouvel ouvrage d’artillerie du Gütsch doté de trois tourelles armées d’un canon de 10,5 cm. Le col de l’Oberalp est sécurisé avec quatre ouvrages d’infanterie : deux barrent l’axe au début de l’Oberalpsee et les deux autres à mi-chemin du lac.

En 1947, l’ouvrage obsolète est désarmé comme ouvrage d’artillerie car l’efficacité de son armement est limitée et ses bâtiments ne résistent pas aux bombes. Exposé aux éléments naturels du fait de son emplacement, des travaux d’entretien sont constamment nécessaires en raison des conditions météorologiques rudes. Les bâtiments ont encore été utilisés comme cantonnement pour les troupes, puis laissés à l’abandon.

Suisse – TI-GR-SZ-ZG-NW – Voyage septembre 2022 – Impressions photographiques

Suisse – TI-GR-SZ-ZG-NW – Voyage septembre 2022 – Impressions photographiques

Pour notre premier voyage depuis 2019, 22 personnes sont parties, du 16 septembre au 19 septembre 2022, dans un circuit de 4 jours en Suisse à la découverte d’ouvrages fortifiés, de positions de barrage et de défense antiaérienne avec comme fil rouge le thème « Tessin-Grisons-Suisse centrale – Les défenses sud et centre du pays ».

Tessin

Forte Airolo

Forte Olimpio (Fortino Magadino inferiore)

Centi-Bunker San Martino et tour Dufour de Camorino

Grisons

San Bernardino – Sufers – Ouvrage d’artillerie de Crestawald 

Secteur fortifié de St. Luzisteig

Schwytz

Ouvrage d’infanterie de Grynau (position de la Linth)

Position de barrage de l’Etzelpass

Zoug

Menzingen – Gubel – Position de tir d’engin guidé sol-air BL64 Bloodhound

2021.09.19-ZG Gubel-Bloodhound Lenkwaffenstellung

Nidwald

Stansstad – Ouvrage d’artillerie de Fürigen

 

Remerciements

Nous avons pu bénéficier pour l’organisation et la conduite des visites de l’aide des associations suivantes :

Tessin : Associazione Amici del Forte Airolo, Associazione Fortificazioni Gambarogno, Associazione FOR.TI et Associazione Fortini Camorino

Grisons : Verein Festungsmuseum Crestawald et Militärhistorische Stiftung Graubünden

Schwyz : Stiftung Schwyzer Festungswerken

Zoug : Militärhistorische Stiftung des Kantons Zug

Nidwald : Verwaltung Nidwaldner Museum

Fribourg – Gurmels – Position de barrage Mühle-Biberenächer

Fribourg – Gurmels – Position de barrage Mühle-Biberenächer

La position de Mühle-Biberenächer est située sur le tracé de l’ancienne ligne de défense des Trois-Lacs bâtie entre 1914 et 1918 (Fortification de Morat).

Les travaux débutent, durant le dernier semestre de 1940, avec la transformation du fossé de l’ancien point d’appui de 1914-1918; ce dernier étant élargi, adapté et transformé en fossé antichars.

La caponnière existante est conservée et incorporée dans la nouvelle position.

Des fortins en béton armé (infanterie et antichars) sont construits de part et d’autre du passage obligé en lisière de forêt pour couvrir de leur feu l’obstacle antichars.

Divers abris pour la troupe et des observatoires complètent le nouveau dispositif de la position de barrage de Mühle-Biberenächer.

Cette position, d’importance historique, est un exemple rare de l’adaptation des renforcements du terrain d’une position de la Première Guerre mondiale au combat moderne.

Vaud – Une partie de la position de barrage de Lignerolles près de l’A9

Vaud – Une partie de la position de barrage de Lignerolles près de l’A9

La position de barrage de Lignerolle constitue la 2ème ligne de défense de l’axe stratégique Pontarlier – Col de Jougne – Vallorbe.

Les premiers ouvrages sont construits vers la fin des années 1930.

Fortins, barricades et obstacles antichars sont les composantes de cette position fortifiée érigée à la frontière franco-suisse.

Cette infrastructure permanente de combat sera modernisée jusque dans les années 1980.

Position de barrage de Lignerolles

 

Barrage de la vallée de Saas

Barrage de la vallée de Saas

Barrage de la vallée de Saas

La vallée de Saas est coupée par un barrage comme l’indique la brochure des monuments militaires du canton du Valais éditée par le DDPS. Après une première recherche sur le terrain, le résultat fut quasi nul : trois ponts minés. Aucun fortin ou abri trouvé.

La deuxième tentative aura été la bonne : j’ai eu des infos sur les emplacements et cela devient plus simple, quoique… Je débute la recherche en partant du fond de la vallée, à l’entrée du village de Saas Almagell. Je parcours le flanc sud de cette vallée. Le premier fortin reste difficile à trouver. Je tourne plusieurs fois sur le terrain.

Un talus bizarre en pleine forêt attire mon attention. Pas évident l’approche : je me fraye un passage dans les broussailles entre les rochers. Et puis je contourne le talus pour me retrouver dessus. Et là… bingo ! Une entaille dans le rocher, un petit support en bois pour le téléphone, pas de doute, je suis tombé sur le premier fortin ! Porte fermée, mais Fak ouvert. Je longe la paroi rocheuse et à quelques encablures, je tombe sur l’embrasure. Une petite embrasure avec une simple plaque pour un FM et un observatoire.

Pour le suivant, c’est un peu l’aventure. Je sais qu’il y a trois fortins sur ce flanc : mais lequel ai-je trouvé ? Je poursuis mon chemin en direction du village. Et finalement, je trouve le deuxième fortin au bord du chemin. Hop, le deuxième est dans la poche. Son entrée est accolée au rocher, non protégée : facilement repérable. Porte fermée. Une magnifique gravure de la tête d’un soldat avec une inscription avec deux dates : 1939 et 1943. Je continue et voici les embrasures qui émergent du rocher creusé à cette occasion. Elles sont bien dissimulées. Deux embrasures pour mitrailleuses légèrement désaxées. Une orientée vers la sortie du village et l’autre tire sur la cascade. Les volets de camouflages sont encore en excellent état et le mécanisme de contrepoids est encore fonctionnel. Un beau fortin.

Je regarde en face sur le flanc nord. J’ai repéré deux fortins… Mais comment j’ai pu les rater la première fois ! Bon faut dire que du fond de la vallée, les repérer est moins évident. Il me reste un troisième à trouver : je me dis qu’il ne peut pas être éloigné du chemin. Mais je ne trouve rien. Alors je l’aurai peut-être manqué au tout début ? Je rejoins le village de Saas Almagell et passe sur le flanc nord.

Je grimpe le long de la cascade de l’Almagell et je découvre le premier fortin que j’avais vu depuis l’autre flanc. Sa porte est fermée, dissimulée dans le rocher. L’embrasure a son volet de camouflage grand ouvert, d’où la facilité du repérage. Une seule embrasure pour une mitrailleuse.
Je continue de grimper jusqu’au prochain fortin repéré. Son entrée est creusée dans le rocher. La porte camouflée est ouverte mais la porte blindée est bien fermée… Un détail m’intrigue : une cuisinière avec deux foyers a été construite à l’extérieur avec une inscription et la date de 1943. Certainement que les soldats souhaitaient améliorer leur quotidien perché là-haut. Quelques mètres plus loin, je trouve l’embrasure, petite, pour un FM et observatoire, grossièrement bétonné.
Je profite pour être sur un point élevé pour vérifier le flanc sud. Après quelques instants, une embrasure inconnue apparaît : je suis passé légèrement au-dessus… Zut ! Faudra retourner en face… Mais pour l’instant, il me reste encore trois positions sur ce flanc nord.

Le terrain est chaotique : un pierrier mais avec des blocs de 3 à 5m de haut… Je cherche en-dehors du chemin, mais ne trouve qu’un simple abri. Une porte d’entrée en bois et une fenêtre. Au premier coup d’œil, j’hésite à penser que ce soit un abri militaire, surtout que je suis tombé sur des installations étonnantes : de grosses poutres effondrés et des rails de voies étroites. Une ancienne carrière ? L’endroit n’est pas vraiment adapté avec tous ces blocs de rochers… Je continue mon chemin qui longe un bisse. Avant de rejoindre le fond de la vallée, un panneau de randonnée indique : alter Militärweg. Oh ça c’est un signe… Je prends ce chemin et après un bon moment, j’aperçois les restes d’un abri, qui ressemble à celui croisé plus bas. Dans le rocher une belle date 1940 a été gravée. Pas de doute, ce sont bien des abris militaires. Mais il me reste encore un objet à trouver… J’ai tourné dans les éboulis entre les gros rochers mais rien.

Je décide de retourner sur le flanc sud et voir le fortin raté. Sur place, il est en effet très bien dissimulé. Il est accroché à la paroi et l’accès à l’embrasure est périlleux… Celui-ci sera accessible pour un chamois !

Bäzberg – forteresse de la place d’Andermatt

Bäzberg – forteresse de la place d’Andermatt

A la découverte de la magnifique région d’Andermatt, nous vous proposons de parcourir les impressions photographiques sur une fortification remarquable qui a vu grandir plusieurs de nos membres au service de leur patrie.
Pour bien comprendre l’importance de ce site, il est nécessaire de s’imprégner du document suivant, dont vous trouverez les extraits ci dessous.

Monuments militaires dans les cantons de Uri, Schwyz et Zoug

Les détails architecturaux d’ouvrages, comme les forts de Bühl et du Stöckli, sont particulièrement intéressants. Le granit joue encore un rôle comme blindage, sa stéréotomie est donc particulièrement soignée. À remarquer tout particulièrement l’ouvrage du Bäzberg, jugé digne d’être conservé comme exemple représentatif d’un fort d’artillerie de cette première époque, dont les diverses modernisations n’ont pas trop altéré la substance originale. (Maurice Lovisa)

Ce qui fut initié à l’occasion de l’achèvement de la ligne ferroviaire du Gothard en 1887 avec le Forte Airolo et les constructions sur le col du Gothard trouva sa suite aux lieux-dits Bäzberg et Gütsch situés de part et d’autre des gorges de Schöllenen.
C’est là que furent édifiés, vers la fin du 19e siècle, les trois ouvrages d’artillerie du Bäzberg, de Bühl et de Stöckli qui firent, par la suite et jusque dans la seconde moitié du 20e siècle, l’objet d’agrandissements et d’améliorations périodiques. On y ajouta l’ouvrage de Gütsch au cours de la Seconde Guerre mondiale.(Ouvrage de Gütsch sur ASMEM)  En complément à ces quatre installations majeures, d’innombrables ouvrages destinés à la défense du terrain par l’infanterie y virent le jour, tout comme des infrastructures pour l’exploitation en temps de paix (locaux de garde et cantonnements en baraques). Ces investissements militaires furent complétés du temps de la Guerre froide par un vaste cantonnement souterrain tant au Bäzberg qu’au Gütsch. (Silvio Keller)