2015 Simplon

2015 Simplon

 

Le dispositif du Simplon

Pierre Delévaux et Serge Monnerat nous ont concocté un programme alléchants. Deux cars nous ont conduits, à proximité de la gare de Gampel pour un café/croissant en campagne. Pour les participants, ce fut l’occasion de retrouvailles.

Un groupe se rendait dans un premier temps à Naters, puis il rejoignait l’autre groupe pour un repas en commun à l’hospice. Durant l’après-midi, nous avons ensuite visité le fort de Gondo.

Dans les années 1990, j’avais fait du service dans la région du Simplon. A cette époque, mon intérêt pour les fortifications n’était pas encore une passion, mais simplement de la curiosité.

Lors d’un exercice combiné, une partie de ma compagnie a logé dans cette forteresse de Naters que je jugeais peu confortable.

Avec une certaine émotion, je me suis promené dans les couloirs de cette installation, qui a été remaniée de fond en comble depuis son ouverture au public.

Les magasins de munitions ont été convertis en espace d’exposition pour les Gardes Pontificaux et pour des ensembles d’uniformes de notre armée, couvrant la période de la première guerre à nos jours. Les espaces de visite ont été aménagés avec goût et surtout, avec des moyens considérables, grâce à une ribambelle de sponsors. Le Haut-Valais montre une capacité impressionnante à se mobiliser pour un projet et à attirer des fonds de partenaires externes à la région. Il y a, dans cette partie de notre canton un savoir-faire et une volonté de s’unir pour mener à bien un projet. Une belle leçon pour le Bas-Valais !

Le fort de Naters est un bel exemple de ce savoir-faire. Nous avons été accueillis par des guides connaissant leurs installations sur le bout des doigts. Plus qu’une visite, on peut parler d’un échange. L’ouverture du tunnel du Simplon a pour conséquence la mise en place d’un dispositif défensif comprenant une vingtaine d’objets, dans le tunnel lui-même et aux alentours du portail nord. Parallèlement, les Italiens installent un système défensif au portail sud. La sortie du tunnel est barrée par une suite de grilles et de portes blindées. Un dispositif de déraillement et des ouvrages minés permanents compléteront le concept.

Dès l’année 1935, on envisage la construction de l’ouvrage fortifié de Naters, sur la rive gauche du Rhône. L’emplacement définitif sera toutefois choisi dans la paroi rocheuse située au-dessus de la localité de Naters. Les travaux de construction débutent en février 1939 et le gros œuvre est terminé au début de l’automne. Durant le service actif, l’armement est complété, comprenant dès lors 2 canons de 10,5 cm, 4 canons de 7,5cm ainsi que 6 mitrailleuses. La défense extérieure comprend des positions pour des canons de défense contre avions de 20 mm et pour des mortiers de 8,1 cm. La capacité de logement du fort est d’environ 180 personnes.

L’ouvrage assure l’appui de feu défensif par l’artillerie sur le col du Simplon, sur le secteur Simplon Village – Gabi – Gondo, et les appuis de feu en tir direct sur la gare de Brigue et sur la sortie nord du tunnel du Simplon.

La zone d’efficacité des canons 10,5cm de l’ouvrage de Naters a comme limite gauche la ligne Brigue – secteur à l’est du Monte Léone (inclus) et comme limite droite ligne Brigue – secteur à l’ouest du Fletschorn (inclus). La portée maximum couvre Iselle (portail sud du tunnel) sur l’axe routier du Simplon. En plus de ces trois positions de barrage, le secteur comprend une série d’ouvrages, de barricades antichars, d’objets minés permanents, de postes de commandement et d’abris souterrains pour la troupe.

Dans un secteur que nous n’avons pas visité, l’ouvrage comporte également une unité de repérage d’avions qui avait pour mission d’observer visuellement les accès aériens, hors de portée des radars. S’agissant d’une unité du service complémentaire féminin, les accès étaient séparés et indépendants.

Arrivés à l’hospice, nos «forteressards» nous ont rendus attentifs au fait que le col possédait également une série d’ouvrages de barrages situés sur le haut plateau, sur les versants sud et au nord du col. Ils comprennent une vingtaine d’objets, essentiellement des positions d’armes d’infanterie, des abris, des cantonnements sous roc et des dépôts protégés. La plupart de ces ouvrages ont été construits par la brigade de montagne 11 durant le service actif 1939-1945.

C’est dans la simplicité du réfectoire de l’hospice que nous avons «soigné la camaraderie».

Dans la deuxième partie de notre après-midi, mon groupe a visité le fort de Gondo. Je dois avouer que cela faisait une éternité que je rêvais de cette visite, car en dépit du nombre de jours de service effectués dans cette région, ce fort demeurait pour moi un mystère.

Nous avons été accueillis par 2 guides de la région, qui ont donné à cette visite une aura toute particulière. Un vrai moment de plaisir, que de se faire bercer dans les entrailles de Gondo par la douce musique du oberwalliserdeutsch !

Ce secteur est véritablement un passage obligé. Chaque centimètre est compté. L’ouvrage principal a été en grande partie construit entre 1909 et 1918. A cette époque, le passage se faisait directement devant le fort et non en fond de vallée comme actuellement.

Ultérieurement, peu avant la mobilisation de 1939, cet ouvrage est modernisé afin qu’il puisse remplir sa mission, soit barrer la route Gondo-Simplon et empêcher une poussée ennemie à travers la gorge de Gondo.

On trouve encore des éléments intéressants comme la cuisinière à bois, les moteurs 2 temps pour des batteries en verre, les dortoirs avec les lits en métal et la chaudière à bois. Le transport par câble a par contre été démonté. L’autonomie de l’ouvrage est fixée à un minimum de quatorze jours; une durée plus longue dépend du ravitaillement en munitions et en biens de soutien. L’armement est essentiellement constitué d’armes d’infanterie à tir direct.\r\nDes objets minés permanents permettent la destruction de la route.

Dans le cas du Simplon, le relief découpé, les profondes vallées, l’absence de toute rocade carrossable, la succession de gorges et de plateaux d’altitude favorisent grandement le combat défensif.

Encore MERCI à nos organisateurs pour cette belle journée dans ce secteur du Simplon.

Col Pascal BRUCHEZ

Données techniques provenant du site http://rha.revues.org/signaler5052

2014 ALSACE – PORTAIL ET PROGRAMME

2014 ALSACE – PORTAIL ET PROGRAMME

A l’occasion du 40ème anniversaire de la fondation de notre association en 1974, l’ASMEM est retournée sur les lieux de son premier voyage.

Le voyage, d’une qualité remarquable, a été préparé par Marc Girard et Philippe Bossey.titre_devant_carLe programme des visites était le suivant.

Date Horaire Lieu Activité
18.09.2014 Matin Déplacement Suisse – Alsace
1530-1800 Wissembourg Visite du Hochwald Maginot (artillerie)
19.09.2014 0830-1030 Wissembourg Visite du l’ouvrage du Schoenenbourg Maginot (artillerie)
1530-1800 Thionville Visite de la Feste de Guentrange Fortification allemande
20.09.2014 0900-1100 Montmédy Visite de l’ouvrage de La Ferté Maginot (infanterie)
1500-1700 Beuville Visite de l’ouvrage de Fermont Maginot (artillerie)
21.09.2014 0900-1030 Metz Visite guidée de la ville Vauban
1330-1515 Villey-le-Sec Visite du fort de Villey-le-Sec Séré de Rivières/Maginot
1530-1800 Toul Visite guidée de la ville Vauban
22.09.2014 0900-1130 Epinal Visite du fort d’Uxegney Séré de Rivières/Maginot
1130-2200 Retour en Suisse

INDICATIONS POUR LA NAVIGATION

Chaque visite fait l’objet d’un fichier séparé que vous pouvez atteindre directement depuis cette page en cliquant sur les noms des forts ou ouvrages en rouge ci-dessus.

Depuis chaque fichier, vous pouvez atteindre n’importe lequel des autres fichiers de ce dossier.
En fin de dossier, vous trouverez un lexique / liste des abréviations illustrés

 

2014 Vietnam

2014 Vietnam

Nos 40 ans au Vietnam

La guerre du Vietnam a été pour plusieurs de nos membres un conflit qui occupait les actualités de leur jeunesse. C’était d’ailleurs impressionnant de voir avec quelle émotion, le souvenir des différents sites, était encore présent dans la mémoire des participants, comme par exemple le palais de l’Indépendance. Nous avons parcouru ces lieux historiques et les avons vu in situ.
Notre voyage a commencé à Saïgon, actuellement nommé Ho Chi Minh, afin de bien asseoir le pouvoir communiste du Nord, au Sud qui est un peu plus libéral et plus ouvert économiquement. C’est d’ailleurs la modernité de la ville qui a plu à nos explorateurs. Nous avions visité plusieurs aspects de cette région du Mékong, et un des hauts faits est certainement la croisière en bateau. Le Mékong… Son nom chante comme un gong sous le ciel de la Mousson : Mékong ! Tous les dieux et les démons, les rêves et les cauchemars de l’Asie, se cachent dans les flots magiques de la « mère des eaux » dont le génie échappe à la raison. Tour à tour tumultueux dans les montagnes du Tibet, puis paisible dans les plaines du Laos, le Mékong devient prospère en arrosant le Cambodge et le sud du Vietnam. Malgré les tourments de l’Histoire, seul le Mékong a su rester intact et continue de charrier ses flots impétueux pour perpétuer la vie aux nouvelles générations.
L’aspect des fortifications a été traité sur le site de Cu Chi. Initialement créés par le Viet Minh sous l’Indochine française, ces tunnels ont été considérablement développés lors du conflit américano-vietnamien, pour atteindre environ 250 km. Il s’agissait alors d’un réseau gigantesque regroupant des galeries étroites desservant des salles semi-enterrées et des cavités plus profondes, entièrement creusées. On y trouvait tout le nécessaire à la survie. L’accès aux tunnels se faisait par des trappes soigneusement camouflées. Les tunnels de Củ Chi ont été le lieu de plusieurs campagnes militaires pendant la Guerre du Viêt Nam, et étaient la base d’opérations du Viêt Công lors de l’offensive du Tết en 1968.
Connus comme étant l’un des points d’arrivée de la Piste Hô Chi Minh, les tunnels ont été utilisés par les combattants du FNL (Viêt Cong) en tant que caches durant les combats, de voies de communication, d’approvisionnement, d’hôpitaux, de réserves de nourriture, d’armurerie et de véritables quartiers où ils vivaient dans des conditions effroyables. Au plus fort de la guerre, ils abritaient 16 000 personnes.

Ils furent déclarés par l’État-Major américain comme « zone overkill », mais toutes les tentatives armées pour les neutraliser ont échoué et aucune technique mise en œuvre ne viendra à bout de ce réseau (bombardements, défoliants, napalm, utilisation de chiens et de rats des tunnels, commandos spécialisés dans les opérations « search and destroy » des tunnels).
C’est à quelques kilomètres de Da Nang, (ancienne base américaine au Vietnam, connue par sa célèbre «China beach et son «Goodmorning Vietnam»), que nous nous sommes posés pour quelques jours, dans la cité de Ho Ian. Cette cité est inscrite au patrimoine de L’Unesco. Imaginez un magnifique vieux quartier truffé de pagodes et d’anciennes maisons chinoises, des rues pavées pleines de tailleurs et confectionneurs de chaussures. Cette citée est régulièrement inondée et la vie principale se fait à l’étage. Hội An était une ville prospère, située sur les routes maritimes du commerce de la soie. Elle connut une expansion à partir du XVe siècle, les riches marchands y installèrent des comptoirs et construisirent de grandes et solides maisons en bois. Suite à l’ensablement de la rivière, l’activité du port a décliné au profit de celui de Da Nang. Il n’est plus fréquenté que par des sampans qui sont des bateaux chinois à une ou 2 voiles.
Divers styles architecturaux se retrouvent à Hoi An : chinois, japonais, français. Huit cent quarante-quatre bâtiments sont répertoriés pour leur intérêt historique et architectural.
Hoi An est très touristique et croule sous les boutiques de souvenirs. Mais elle renferme tellement de trésors et est si agréable à visiter qu’elle a été une étape incontournable. Et il suffit d’un tour de roue, voire d’une promenade en side-car, pour fuir la pression touristique et se retrouver au cœur du Vietnam. Chose que nous avons faite, bien entendu.
Après Hoi An, départ sur Hué, également au patrimoine mondial de L’Unesco qui était la capitale des Nguyen, les seigneurs du Sud. Au XVIe siècle, Hué devient la capitale du Viêt Nam tout entier après sa réunification par Gia Long en 1802. La Cité impériale de Hué se bâtit tout au long du XIXème siècle. Devenue la résidence impériale et le siège de la cour, Hué acquiert un grand prestige et un grand raffinement qui se traduisent notamment dans la musique et dans la gastronomie. La cité interdite est entièrement détruite en 1885 par les Français qui massacrent, incendient et pillent la ville. Les palais, archives et bibliothèques furent réduits en cendres. Puis, en 1947, par le Viêt Minh… L’histoire se répète. Le 29 janvier 1968, dans le cadre de l’offensive du Têt, les Nord-Vietnamiens attaquèrent la ville. Après avoir massacré plus de deux mille cinq cents habitants de ceux considérés comme l’« élite », ils tentèrent un assaut sur le camp retranché qui échoua. Les Américains quant à eux bombardèrent la Cité impériale. Tout cela pour vous dire qu’une grande partie de la cité impériale n’est qu’une ruine et que seuls quelques monuments ont été reconstitués. Ce qui reste est malgré tout grandiose.
Nous ne pouvions pas manquer Khe Sanh qui servit de base américaine pendant la guerre du Vietnam. Elle est située au nord-ouest du Sud-Vietnam, se trouve à proximité de deux sanctuaires nord-vietnamiens : le Laos, à 16 km à l’ouest, et la zone démilitarisée, à 25 km au nord. Installée dans la province de Quang Tri, elle fait partie d’une série de positions fortifiées destinées à stopper les infiltrations nord-vietnamiennes au Sud-Vietnam. Une jungle épaisse recouvre toute la région, rendant le camouflage particulièrement aisé. Si les Américains ont gagné la bataille de Ke Sanh, ils ont peut-être perdu celle du Vietnam, à cause de cette diversion.
A Khe Sanh, contrairement à Dien Bien Phu, les Américains disposent d’un nombre considérable d’appareils pour les missions d’appui rapproché. Les avions et les canonnières ont été indispensables, en particulier, pour garantir le contrôle des collines. Les raids des B-52 ont désorganisé les lignes de ravitaillement adverses et détruit les concentrations de troupes. A défaut de l’aviation, les Marines ont aussi pu faire appel à leur artillerie, et à celle basée à distance en dehors du camp. Mais c’est surtout la capacité à ravitailler par hélicoptères et avions de transport les positions des Marines qui a pesé dans la balance. L’utilisation de l’artillerie et de l’aviation à Khe San, avec une écrasante supériorité de puissance de feu sur l’adversaire, a donc surtout servi à démontrer la capacité des Américains à infliger de sérieuses pertes à un corps nord-vietnamien attaquant une position fortifiée, dans l’esprit de la création du camp de Dien Bien Phu en 1954.
Le général Westmoreland était persuadé que les Nord-Viêtnamiens espéraient emporter la base de Khe Sanh comme ils l’avaient fait à Dien Bien Phu contre les Français. La puissance de feu américaine fut un élément essentiel pour empêcher l’histoire de se répéter lors du siège de Khe Sanh. Militairement, la bataille est une victoire américaine indéniable. Mais le but poursuivi par les Vietnamiens est peu clair. Pour certains, cette bataille a été une victoire stratégique vietnamienne, car elle leur a permis de fixer une grande quantité de troupes américaines loin des villes où se déroulait simultanément l’offensive du Têt. Ce qui a bel et bien servi les desseins vietnamiens. Le but de la bataille n’aurait donc pas été de battre l’armée américaine, mais de retenir troupes matériel et moyens, chose que les Vietnamiens ont réussi à faire. La discussion n’est pas close à ce jour.
Et nous repartons pour le Nord, afin d’atteindre le lieu historique de Dien Bien Phu.
C’était la fête à Dien Bien Phu, et toutes les ethnies des vallées s’étaient donné rendez-vous ce 6 et 7 mai 2014, en ville, pour fêter les 60 ans de la victoire vietnamienne. 170 jours d’affrontement dont 57 jours d’enfer. Cinquante-sept jours d’une lutte acharnée contre un ennemi introuvable. Des compagnies réduites à trente hommes. Des légionnaires, tirailleurs, parachutistes blessés deux, trois ou quatre fois et reprenant encore et toujours le combat, sans évacuation possible. Après deux mois d’attaques des divisions Viêt Minh, Eliane, Anne-Marie, Béatrice, Dominique, Isabelle ou Gabrielle sont des noms qui resteront gravés à jamais dans les mémoires. Deux mois d’attaques et de contre-attaques, de pertes et de reprises, de courage collectif ou personnel…
Les renforts arriveront jusqu’au dernier jour, mais l’inévitable survient le 7 mai 1954, lorsque la garnison, épuisée, à bout de munitions, cesse le combat : 1726 tués, 1694 disparus et 5300 blessés. Une fois le cessez-le-feu signé, le décompte des prisonniers des forces de l’Union française, valides ou blessés, capturés à Diên Biên Phu s’élève à 11 721 soldats dont 3 290 sont rendus à la France dans un état sanitaire catastrophique, squelettiques, exténués. Il en manque 7 801. Le destin exact des 3 013 prisonniers d’origine indochinoise reste toujours inconnu. Il est probable qu’ils aient été exécutés systématiquement comme traîtres. Ce fut la bataille la plus longue, la plus furieuse, la plus meurtrière de l’après Seconde Guerre mondiale, et l’un des points culminants des guerres de décolonisation. On peut estimer à près de 8 000 le nombre de soldats Vietminh tués pendant la bataille.
Pour tous ces valeureux soldats de toutes les nations, dont plusieurs Helvètes, nous nous sommes recueillis sur le monument en mémoire du corps expéditionnaire français, avons écouté avec émotion la prière du para et avons déposé une gerbe.
La visite des points d’appui et des positions françaises nous a étrangement rappelé la guerre des tranchées et les traités de poliorcétique de Vauban pour la prise des places fortes. La grandeur du champ de bataille en a également étonné plus d’un, car il est très concentré au milieu des collines qui se situaient à un jet d’artillerie. Le stratège de la victoire de Dien Bien Phu est le général Giap. Nous en avons visité son PC, après avoir conduit des heures à travers les routes escarpées des collines. En 1954, alors que les troupes françaises se préparent à livrer bataille à Dien Bien Phu, le général Giap décide, après avoir reçu des comptes-rendus de plusieurs missions de reconnaissance, de changer au dernier moment ses plans opérationnels, qui prévoyaient une attaque rapide dès le mois de janvier. En cela, il suit les recommandations de l’oncle “Hô”, qui lui avait dit : “N’attaque que si tu es sûr de la victoire”.
Finalement, l’offensive aura lieu deux mois plus tard, l’attaque lancée le 13 mars contre les positions françaises ayant “complètement surpris” le général Navarre.
Le général Giap était un fervent admirateur de Bonaparte, dont il a retenu du génie militaire le sens de “la concentration des troupes” et “l’effet de surprise”. “Pendant la campagne d’Italie, Napoléon disait : ‘Là où une chèvre passe, un homme peut passer ; là où un homme passe, un bataillon peut passer”, Giap, s’était plu à le citer lors d’entretiens. Pour Dien Bien Phu, il avait utilisé 260’000 porteurs, plus de 20’000 bicyclettes, 11’800 radeaux, 400 camions et 500 chevaux pour faire acheminer les armes, les munitions et le ravitaillement à ses troupes.
Après Dien Bien Phu et les accords de Genève, qui ont coupé le Vietnam en deux, se profile l’intervention des États-Unis en soutien au régime sud-vietnamien. Même si Giap perdra de l’influence à la mort d’Hô Chi Minh, il jouera un rôle clé contre les troupes américaines. “Derrière chaque victoire, on retrouvait Giap, qui en était la force motrice”, a ainsi indiqué Cecim Currey, l’un des biographes.
Quant aux musées et mémoriaux, nous voilà en pleine propagande. La représentation des méchants et des gentils est vraiment poussée à l’extrême. C’est d’ailleurs le cas de tous les musées que nous avons visités.
Retour sur Hanoi, pour embrasser la capitale et son histoire. Image exceptionnelle de la troupe de l’ASMEM au garde à vous. La chaleur était telle que l’accès à la place de l’oncle Ho était sans touristes. Cela m’a changé de mon dernier voyage, où des milliers de personnes attendaient pour se recueillir.
Au temple de la littérature, nous avons pu nous familiariser avec l’évolution de l’écriture et admirer la jeunesse qui se faisait photographier par classe, pour le remise des diplômes de fin d’année. Jusqu’en 1915, on enseignait dans ces jardins la pensée confucéenne.
On ne put pas quitter le Vietnam sans se pencher sur le peuple qui le compose.
Le Vietnam est un pays multiethnique, composé de 54 groupes ethniques, percevant l’importance d’avoir un Musée pour préserver et présenter le patrimoine culturel de ces 54 ethnies (ou 52, ou 53, ou 55). D’ailleurs, peu importe le nombre exact, cela en fait beaucoup. Nous nous sommes promenés dans ce Ballenberg local, en admirant les méthodes ancestrales des constructions.
Il est temps de penser au retour et une petite croisière dans la Baie d’Halong de 2 jours clôt ce périple qui nous a amenés du Sud au Nord de ce pays merveilleux qu’est le Vietnam.Située dans le nord-est du Vietnam, la magnifique baie d’Halong, dite «de la descente du dragon» selon une légende, est baignée dans le Golfe du Tonkin. Incroyable patchwork de terre, on y compte 3’000 îlots aux formes diverses et variées. Lieu extrêmement touristique, elle est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Avec ses formations de calcaire émergeant de l’eau et autres forêts de mangrove luxuriantes, la région offre des paysages qui semblent tout droit sortis d’un film !
Nous avons été totalement dépaysés. Merci à Luan notre guide. brpa

2013 Danemark Suède

2013 Danemark Suède

Hello,

Les photos de ce site se veulent une mémoire de nos périples.

Le compte rendu se trouve sur notre bulletin également en ligne.

2013 Reuenthal

2013 Reuenthal

C’est bien tôt que notre équipe d’Asmemiens a dû se lever pour se rendre au nord, près du poste frontière de Koblenz.  Les Valaisans sont partis aux aurores et ont pris en route les Vaudois et Genevois. C’est à Fribourg que tout le monde a pu apprécier le PDP, petit déjeuner de Parking, organisé par notre vice-président Serge.

Pour compléter notre équipe de choc, nous avons pris en charge à Olten les Neuchâtelois, les Bernois et les Jurassiens. Les participants des autres cantons sont allés directement à Full-Reuenthal.

Plutôt que de rejoindre le nord par le tunnel, nous avons fait un passage par le chemin historique de premier plan du Hauenstein. Au temps des Romains, il était l’axe qui permettait de relier Augusta Raurica. Les restes de la fortification d’Hauenstein sont biens visibles pour les promeneurs.

C’est  une immense construction se développant sur des dizaines de kilomètres. Elle a été érigée durant la 1ère Guerre mondiale pour protéger la ligne ferroviaire et les cols du Jura. Avec les fortifications du Vully qui, elles barraient l’axe sud ouest du plateau, la «Fortifikation Hauenstein» appartient à l’histoire moderne suisse. Elle était censée empêcher l’ennemi de pénétrer dans le Mittelland suisse et protéger le nœud ferroviaire d’Olten. Des soldats entamèrent sa construction juste après la mobilisation générale du 1er août 1914.

En raison de sa situation géographique sur le cours supérieur du Rhin, là où l’accès du nord vers le Plateau est le plus aisé et le plus court, l’Argovie réagit de manière particulièrement sensible lorsqu’un nouveau danger se dessina après la prise du pouvoir par Adolf Hitler au nord. En 1933, Rudolf Minger déclara dans l’enceinte de l’amphithéâtre de Vindonissa: «Jamais, notre peuple n’acceptera une mise au pas selon le modèle allemand!». Minger réclama et obtint les moyens financiers nécessaires. Ces derniers furent, entre autres, affectés à la construction de fortifications sur la frontière telles que préconisées par Eugen Bircher, médecin, militaire et politicien argovien.

Le musée de Full Reuenthal a fait l’objet d’un article dans notre précédent bulletin et je ne vais pas revenir sur les aspects techniques de cette association. L’accueil que nous a réservé cette association était remarquable et vraiment très très chaleureux. Dans une ambiance d’arrière-salle d’arsenal, lumière tamisée et odeur de graisse à canons, nous avons pu apprécier des produits locaux. Après un repas tiré de la gamelle, nous nous sommes rendus au fort de Reuenthal. Il est à ce point bien entretenu que l’on se croirait dans une clinique. La muséographie est remarquable. En préambule, nous avons eu une explication de la situation tactique. Nous avons ensuite parcouru en deux groupes les intérieurs de cet ouvrage.

La cerise sur le gâteau fut le l’ouvrage d‘infanterie Koblenz-Tunnel. Sa forme circulaire est très rare en Suisse !  Afin d‘interdire des actions de franchissement d‘infanterie, on installa en 1938/39 des fortins pour mitrailleuses tout au long des rives du Rhin; dans la région du coude du Rhin de Rietheim, on plaça ces derniers jusqu‘au pied de la colline et on les compléta par un obstacle de rails battus, liquidés depuis. Cette position de barrage contrôlait l’entrée de l’axe d’attaque principal de la vallée de l’Aar. La densité des fortifications dans ce secteur frontière y est liée.

Le dispositif que nous avons visité, près du tunnel ferroviaire, est un point d’appui. Il dispose d’une installation peu commune (ouvrage d’infanterie avec des galeries pour fusillades), de positions pour fusils mitrailleurs et d’abris pour la troupe, qui ont déjà été acquis par l’Association du Musée de forteresse Reuenthal.

C’était un réel bonheur que de se retrouver sur les hauteurs de Koblenz, en cette fin d’après-midi !

Nous sommes partis sur les routes avec les cars « Buchard ».

Epuisés, mais la tête pleine de souvenirs et surtout l’envie de reprendre la route de la découverte asmémienne…

Une visite à Thoune sera organisée l’année prochaine par notre vice-président.

Col Pascal Bruchez

Sources : Inventaire des ouvrages militaires – Maurice Lovisa

2012 ILES ANGLO-NORMANDES

2012 ILES ANGLO-NORMANDES

Les photos sont de Pascal Bruchez et Maurice Lovisa qui a rédigé les légendes. Merci à eux.

 

PROGRAMME

  • 02 La tour martello Archirondel - St. Catherine's Bay - Jersey
  • 03 La tour martello Archirondel - St. Catherine's Bay - Jersey
  • 04 La Chapelle catholique à La Hougue Bie - Jersey
  • 05 Le bunker de commandement d'un des bataillons de la 319 division d'infanterie allemande devenu mémorial des travailleurs forcés - La Hougue Bie - Jersey
  • 06 La tombe à couloir avec son tumulus à La Hougue Bie - Jersey
  • 07 La sculpture mémorial sur le bunker de commandement La Hougue Bie - Jersey
  • 08 Le château de Mont Orgueil avec "Sir Hugh" - Gorey, Jersey
  • 09 Le château de Mont Orgueil - Gorey, Jersey
  • 10 Le château de Mont Orgueil - Gorey, Jersey
  • 14 L'avion pour Guernesey
  • 15 Nos véhicules à l'aéroport de Guernesey
  • 16 Nos véhicules à l'aéroport de Guernesey
  • 17 Le bunker de communication de la Kriegsmarine à St. Peter Port - Guernesey
  • 18 Le bunker de communication de la Kriegsmarine à St. Peter Port - Guernesey
  • 19 Le musée de l'occupation - Forest, Guernesey
  • 20 La tour de direction des feux MP 3 de Torteval et nos véhicules - Guernesey
  • 21 La tour de direction des feux MP 3 de Torteval et nos véhicules - Guernesey
  • 23 La batterie Dollmann à Torteval - Guernesey
  • 25 Nos accompagnants à Guernesey
  • 26 Notre accompagnant principal à Jersey
  • 27 La tour de direction des feux MP 4 - Guernesey
  • 28 La tour de direction des feux MP 4 - Guernesey
  • 29 La batterie Dollmann à Torteval - Guernesey
  • 30 Cortège de véhicules historiques à Guernesey !
  • 31 Cortège de véhicules historiques à Guernesey !
  • 32 Fort Hommet et casemates à Vazon Bay, Guernesey
  • 33 Fort Hommet et casemates à Vazon Bay, Guernesey
  • 34 Pièce de 10,5cm sous casemate à Fort Hommet - Vazon Bay, Guernesey
  • 35 Retour aérien vers Jersey
  • 36 À noter la béquille indispensable pour équilibrer l'avion avant l'embarquement/débarquement !
  • 37 Fort Grey à Rocquaine Bay - Guernesey
  • 39 Poste de commandement à la pointe de Normoint - Jersey
  • 40 Poste de commandement à la pointe de Normoint - Jersey
  • 41 Poste de commandement à la pointe de Normoint - Jersey
  • 42 Poste de commandement à la pointe de Normoint - Jersey
  • 43 La batterie Moltke au nord de Etacquerel - Jersey
  • 44 La batterie Moltke au nord de Etacquerel - Jersey
  • 45 La batterie Moltke au nord de Etacquerel - Jersey
  • 47 Le bunker avec le lance-mines M19 à Corbière - Jersey
  • 48 Réception en musique avec apéro à Corbière - Jersey
  • 49 Réception en musique avec apéro à Corbière - Jersey
  • 50 La tour de direction des feux MP 2 à Corbière - Jersey
  • 51 Le phare de Corbière - Jersey
  • 52 Jersey War Tunnels aujourd'hui musée, anciennement Hohlgangsanlage 8 - Jersey

 

Jeudi 13.09.2012
  • Vol Genève Cointrin (départ du vol BA725: 10h20)- Londres Haethrow
  • Visite d’un musée à Londres
  • Vol Londres Gatwick – Jersey
Vendredi 14.09.2012
  • Journée « Tudor » sur l’île de Jersey consacrée aux châteaux de l’époque élisabéthaine
Samedi 15.09.2012
  • Vol Jersey -Guernesey
  • Visites, surtout période guerre 39-45
  • Vol Guernesey – Jersey
Dimanche 16.09.2012
  • Jersey, période guerre 39-45
Lundi 17.09.2012
  • Vol Jersey – Gatwick
  • Vol Heathrow – Genève (BA732 arrivée 16h40)

 

2011 RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

2011 RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

Prague : « Une porte d’accès sur d’autres dimensions, sur d’autres mondes ». C’est paraît-il ce que nous apprend l’étymologie. Que l’affirmation soit ici pertinente ou non, peu importe ; elle exprime de manière suggestive la réalité vécue au long de ces cinq journées par les participants au tout récent voyage organisé par notre association dans la capitale de la République tchèque et dans ses environs.

Une porte ouverte sur la beauté fascinante de la cité aux mille clochers, ouverte sur l’histoire mouvementée d’un pays au destin tantôt glorieux, tantôt tragique, sur la douceur des paysages qui inspirèrent Smetana lorsqu’il composait les poèmes symphoniques consacrés à sa patrie, ouverte – last not least – sur l’art et la manière de produire des bières parfaitement délicieuses.

 

 

Bref, en tous points un fort beau voyage, et magnifiquement organisé, malgré les difficultés qui survinrent en cours de préparation. Il n’est que justice, avant même d’en retracer les étapes, de rendre hommage à ceux qui en firent le succès : Serge MONNERAT et Pascal BRUCHEZ, Philippe BOSSEY et Jean-Denis GEINOZ pour les préparatifs documentaires, Renata VANOVA pour le soutien linguistique sans oublier le professeur Vladimir KUPKA, guide et commentateur parfaitement documenté.

Et maintenant, si vous voulez nous suivre, en route pour Prague…

GVA, jeudi 0900 :

Les 34 participants au voyage se retrouvent à l’aéroport de Genève, touchent leur billet et leur badge. Poignées de mains, formalités et embarquement à 1010.

PRG, jeudi 1200 :

On débarque à l’aéroport de Prague après un voyage sans histoire. Accueil chaleureux par les deux collaborateurs tchèques de l’équipe organisatrice, Renata Vanova et le professeur Vladimir Kupka, qui vont nous piloter tout au long des prochains jours.

Résidence de l’ambassade suisse, jeudi 1330 :

L’ambassadeur de Suisse en République tchèque, son Excellence Monsieur André Regli, nous reçoit somptueusement dans les jardins puis dans les salons de la résidence. Apéritif au champagne, discours d’accueil chaleureux, présentation d’un film explicatif, puis repas délicieux arrosé à la valaisanne.

QG de l’armée tchèque, jeudi 1530 :

Présentation de l’armée thèque, de son organisation et de son articulation avec les forces de l’OTAN par le lt-col SCHENKEL. La salle dans laquelle nous sommes reçus, « modern style » typique de l’entre-deux guerres, nous donne un aperçu du cadre et de l’ambiance qui devait régner il y a quelques décennies sous régime soviétique.

Armadny muzeum Ziskov, jeudi 1700 :

Visite des deux étages du monumental musée de l’armée : mises en scènes suggestives, images fortes, nombreux objets, armes et documents divers. On en sort impressionné par nombre d’événements dramatiques qui marquèrent l’histoire mouvementée de la ville et du pays. Ce n’est d’ailleurs qu’un début…

Hôtel Hilton, jeudi 1830 :

Prise des quartiers dans l’impressionnant hôtel où nous passerons quatre nuits (pour certains, passablement écourtées!). Rassemblement de la troupe dûment rétablie, et départ pour une patrouille à pied en direction de la Grand place aux abords immédiats de laquelle nous descendons dans les immenses caves voûtées (remontant probablement à l’époque médiévale) d’un restaurant où nous attend un souper pantagruélique auquel chacun fait honneur. Premier contact avec la délicieuse bière du pays. Retour individuel (et échelonné) au cantonnement.

Devant le Hilton, vendredi 0745 :

Bien ravitaillée, (le buffet du petit-déjeuner au Hilton est capable de susciter des appétits que rien ne saurait rassasier), la troupe se rassemble et embarque pour la première étape de la journée.

Forteresse de Wysehrad, vendredi 0800 :

Vladimir KUPKA nous introduit à l’histoire de cette petite citadelle, dont l’origine remonte au 10ème siècle et qui fut la première résidence des princes régnants sur la région. Un ouvrage fortifié où l’on trouve la trace des diverses époques. Du haut des remparts, nous avons une vue splendide sur les environs de la ville, la ville elle-même, son château, la Moldau et ses ponts. Au passage, nous sommes confrontés à un petit mystère : l’architrave qui surmonte le porche d’une petite chapelle devant laquelle nous passons est ornée d’une belle sculpture représentant une croix de Saint-Maurice. Pas de réponse à ce jour à cette question.

Restaurant Koliba u Eliśky à Karlstejn, vendredi 1200 :

Après un déplacement d’une trentaine de kilomètres (direction W), c’est la pause de midi à laquelle on s’abandonne volontiers. Deuxième contact (préparatoire, compte tenu du programme de la journée) avec la Pilsner Urquell (sous réserve d’un ou deux voyageurs qui ont hâte de tâter des vins du pays et sont sans doute familiers déjà des bières tchèques). Un autre groupe d’importance analogue au nôtre bénéficie du menu qui nous était réservé et nous du leur (au grand dam de Pascal, qui ne supporte pas la purée de pommes de terre) ; on s’en aperçoit par chance juste avant le service du dessert, ce qui nous vaut quelques améliorations délectables à la fin du repas. Aucune plainte, pas de récriminations à signaler.

Forteresse de Karlstejn, vendredi 1330-1400 :

Quelques sportifs s’élancent pedibus cum jambis à l’assaut de la colline que surplombe le château où ils parviennent avec une (légère) avance sur ceux qui ont préféré utiliser les calèches proposées aux visiteurs. Nous avons la surprise d’être accueillis et conduits dans les diverses salles de ce joyau architectural par un jeune guide s’exprimant dans un français châtié et proposant des commentaires vivants et fort documentés. Vers la fin de la visite, nouveau mystère : l’un des grands tableaux exposés dans la tour centrale présente le portrait de notre saint-patron Maurice. Comme quoi, nous y étions attendus depuis bien quelques siècles…

Mouvement vers l’ouest, vendredi 1630-1730 :

Nous voici redescendus de nos hauteurs médiévales et réembarqués dans le bus qui se met en route pour Plzen (Pilsen). On nous y attend de pied ferme.

Brasserie de Pilsen Urquell, vendredi 1730 :

Cette fin de journée est vécue en sympathie particulière avec celui sans qui elle ne se serait pas déroulée comme ce fut le cas : Frédéric VON ENGELBRECHTEN, empêché au dernier moment, pour des raisons médicales, de participer comme il s’en réjouissait. C’est grâce à son insistance persévérante en effet que la visite de la grande et célèbre brasserie fut ajoutée au programme, pour notre plus grand plaisir. Nous en sommes sortis enrichis d’un savoir nouveau et d’images belles et suggestives.

à Hradek Kralove (Königgratz), samedi 0730-0900 :

Agréable parcours dans la belle campagne tchèque, et arrivée au pied de la tour d’observation du haut de laquelle nous allons contempler le vaste compartiment d’un terrain sur lequel s’affrontèrent en 1866 plus de 400’000 hommes.

À Sadowa, samedi 0900-1100 :

La visite commence par une présentation remarquablement documentée de Serge MONNERAT. Point culminant de la longue lutte opposant la Prusse et l’Empire autrichien, la bataille de Sadowa, probablement la plus gigantesque du xixe siècle, représente un tournant décisif dans les destinées européennes. Il s’en fallut d’ailleurs de très peu que la victoire n’échappât aux Prussiens : une erreur d’appréciation du général VON BENEDEK qui permit au corps d’armée commandé par le prince héritier Frédéric de Prusse d’enfoncer l’aile droite du dispositif autrichien et de contraindre l’armée des Habsbourg à se replier vers Olmütz (Olomouc). Sous la conduite de Vladimir KUPKA, nous visitons le musée, tout récent et fort bien réalisé, et gravissons aussi les quelque 332 marches de l’escalier à double révolution de la tour d’observation qui nous offre une vue spectaculaire du site de Sadowa.

La suite du voyage permettra à ceux qui le souhaitent de lire les deux brochures rédigées à l’intention des participants, la première par Serge MONNERAT, qui décrit la bataille et les protagonistes en présence, la seconde par Philippe BOSSEY, qui situe l’événement dans son contexte politique, celui de l’unification allemande (de NAPOLEON à BISMARCK, 1800 à 1870).

Jiráskova chata Dobrosov, samedi 1200-1400 :

En une petite demi-heure, notre chauffeur (dont c’est aujourd’hui l’anniversaire!) nous emmène dans un restaurant situé au sommet d’une montagne où l’on domine le pays tchèque sur le versant S-W, la Pologne sur le versant N-E. Fabuleux paysage, dîner sympathique, grimpée dans la tour qui, tel un donjon, domine la construction tavillonnée du bâtiment qui nous accueille. On devine au loin les ouvrages vers lesquels nous allons nous diriger tout à l’heure.

Dobrosov, samedi 1400-1500 :

Un bref déplacement nous amène sur le site de l’ouvrage d’artillerie de Dobrosov (alt. 622m), le plus grand sans doute parmi ceux qui ont été réalisés (mais non terminé…) L’ensemble planifié des fortifications de la Tchécoslovaquie comportait plus de 400 ouvrages, une vingtaine seulement étant effectivement réalisés au moment des accord de Munich. On est donc là dans la région de Nachod, tout près de la frontière polonaise, sur l’axe Woclaw (Breslau)-Hradek Kralove (Königgrätz). Après la visite des trois casemates où l’on peut voir une reconstitution en bois des pièces qui les auraient armées, les plus sportifs des participants s’introduisent dans un puits qui permet l’accès aux profondeurs de l’ouvrage (300-400 marches au moins…), où devaient se trouver les cantonnements, cuisines, installations techniques, etc. (garnison prévue : 571 hommes). Vastes cavernes, longs corridors, d’abord internes à l’ouvrage principal, puis débouchant après un parcours de quelque trois cents mètres, dans l’un des ouvrages d’infanterie dont l’ensemble devait être doté de N-Do-S-72 Mustek, d’une garnison 40 hommes, de deux chambres de tir comprenant deux armes mixtes et de plusieurs FM ou mitrailleuses (armement jamais réalisé).

Remarque : le rédacteur des présentes notes de voyage a trouvé sur internet, parmi les nombreux sites consacrés aux ouvrages de la Ligne Maginot tchèque, difficiles à consulter pour qui ne possède pas la langue, un site en langue française créé par un passionné de fortifications et richement illustré (366 ouvrages, 7535 photographies et plans, référence http://www.fortiff.be/cz/).

Sur la ligne fortifiée Dobrosov-Nachod, samedi 1500-1700 :

Nous descendons le long de la crête où se succèdent plusieurs petits ouvrages, où l’on a parfois reconstitué les obstacles renforçant le terrain dans le champ de tir des armes d’infanterie dont ils sont équipés. Nous avons l’occasion d’en visiter un, parfaitement conservé, l’ouvrage de Bŕezinka. Une sorte de cousin germain de Prayon (val Ferret), pour ceux qui connaissent la région des ouvrages Champex/Comeire.

Retour sur Prague, samedi 1730-1900 :

Parcours sans histoire. Service intérieur au Hilton et rassemblement de la troupe devant l’hôtel pour la dernière étape de la journée pour laquelle nous ferons connaissance avec le métro de Prague.

Soirée de gala au restaurant Ambiante, samedi 2030-2200 :

Au sommet d’une haute tour de 28 étages, un luxueux restaurant, aménagé en attique de façon très moderne. Apéritif au champagne sur la terrasse d’où l’on a une vue fantastique sur la ville aux cent clochers. Repas délicieux, compagnie agréable, propos de circonstances, cadeaux. Retour à l’hôtel, où les arrivées s’échelonnent entre 2400 et 0400 le lendemain, en fonction d’un programme que chacun a pu aménager à son gré.

Circuit touristique en ville de Prague, dimanche 0800-1500 :

Sous la conduite de deux guides parfaitement compétentes et s’exprimant dans la langue de Voltaire, nous entreprenons un beau périple dans le vieux Prague. Un tram historique, où l’on commence par nous servir le champagne, nous transporte par le chemin des écoliers jusqu’au haut du quartier de Mala Strana. Découverte du site de l’Abbaye de Strahov, d’où l’on jouit d’une vue spectaculaire sur Hradkany, la cathédrale et la vieille ville. Descente jusqu’au château, en passant à proximité de Notre Dame de Lorette. Visite du château, de la charmante église romane de Saint-Georges, café sur la place derrière la cathédrale, descente en flânant dans les belles rues qui nous conduisent à la grande place de Mala Strana, près de l’église Saint-Nicolas, jusqu’au palais baroque Kaiserstejn. Accueil aux sons de l’accordéon, repas puis poursuite de notre descente jusqu’à la Moldau ; café dans un charmant bistrot proche du pont Charles, qu’on emprunte ensuite pour rejoindre la rive droite ; traversée du Clementinum, circuit dans la ville juive complètement transformée par les urbanistes à la fin du xixème siècle et riche par conséquent en bâtiments de style art nouveau/art déco.

Teresin (Theresienstadt), lundi 0800-1200 :

Voyage dans le brouillard jusqu’à Teresin où Vladimir Kupka nous accompagne et nous présente tout d’abord le grand cimetière-mémorial où furent ensevelis après la guerre une partie de ceux qui trouvèrent ici la mort. Puis nous entrons dans la « petite forteresse », aménagée dès juin 1940 en tant que prison de police et où furent rassemblés jusqu’à 2’000 prisonniers (et même plus de 5’000 dans les derniers jours de la guerre). Ils y trouvaient des conditions de vie effrayantes, aggravées encore par la brutalité d’un chef de prison impitoyable, le SS-Hauptsturmführer Heinrich Jöckel. Au total, 27’000 hommes et 5’000 femmes y furent détenus entre 1940 et 1945.

À partir de 1941, la partie principale de la forteresse fut à son tour transformée en ghetto (le Ghetto für jüdische Häftlinge). Jusqu’en 1945, plus de 74’000 juifs y furent détenus. La forteresse dans son ensemble vit passer plus de 190’000 personnes en provenance de presque tous les pays d’Europe. Trente-huit mille d’entre elles ne survécurent pas à la guerre, qu’elles aient succombé suite aux mauvais traitements subis à la petite forteresse ou qu’elles aient été transférées dans l’un ou l’autre des camps d’extermination dont Teresin était en quelque sorte l’antichambre…

Pendant le trajet du retour, en direction de l’aéroport, projection d’un film qui documente cette sombre histoire. On sort de là voûté d’un grand silence…

Prague-Zürich-Genève, lundi 1700-2320 :

Et c’est le retour, sans histoire. Les uns prennent congé à Zürich, tandis que le gros de la troupe poursuit jusqu’à Genève.

C’est l’heure des adieux émus, chacun réitère aux organisateurs les remerciements qui leur sont dus, et l’on rentre chez soi en se réjouissant déjà à la pensée de se retrouver pour le voyage ASMEM 2012…

Le voyage ASMEM 2012 nous promènera dans les Iles bailliage de Guernesey ou dans le sud de l’Angleterre. Elles auront lieu du 13 au 17 septembre 2012. Nous nous réjouissons de vous retrouver nombreux.

Cap François BESSON

2010 ESTONIE

2010 ESTONIE

Article de Pascal Bruchez, extrait de SERVIR, bulletin de l’ASMEM

ESTONIE, VOYAGE D’ÉTUDE 2010

SINIMÄED : MORNE PLAINE

Une trentaine d’ASMEMIENS se sont rendus en Estonie pour un voyage d’étude fort enrichissant, durant le week-end du Jeûne Fédéral.

Nous avons été reçus de manière magistrale par notre ami et collègue, Robert Bühler qui a concocté, avec notre ancien Président Luc Fellay, un programme d’une intensité émotionnelle difficilement égalable. Ce voyage était d’un haut niveau. Je n’ai pas la prétention de vous décrire toutes les étapes de celui-ci, car le bulletin ne suffirait pas. Il y a cependant 4 événements qui ont dépassé le simple cadre d’une visite touristique.

SÉQUENCE SÉRÉNITÉ

En quittant Tallin, le premier jour, nous étions à mille lieues de penser, après un parcours dans une campagne agréablement vallonée, de trouver au milieu de nulle part, les bulbes verts du monastère de Kuremäe. Ce monastère est cerné par une enceinte fortifiée qui protège six églises, dont la principale conserve une riche iconostase et l’icône sacrée de la Dormition de la Vierge. C’est un monastère très vivant où officient des laïcs et une centaine de religieuses. Ce lieu respire une sérénité à laquelle contribue le paysage forestier des alentours. La dernière demeure est prenante, avec un alignement de tombes coiffées de croix en métal, et cela, sur des centaines de mètres.

Nous nous sommes ensuite rendus à Narva, du côté ouest de la ville de Ivangorod, où deux forteresses s’observent face à face. Etonnamment, Narva est, à ce jour, à plus de 90 % russophone. Le régime soviétique a, de manière intentionnelle, procédé à un brassage systématique des peuples, de manière à diluer l’autorité des autochtones et de rendre beaucoup plus difficile une renaissance du sentiment national estonien. C’est peut-être dans ces nouveaux pays que va se jouer la stabilité à long terme de l’Europe.

SÉQUENCE ÉMOTION

De janvier à septembre 1944, la région de Narva va être le théâtre d’une des campagnes les plus meurtrières de la Seconde Guerre mondiale. L’Armée rouge qui avait brisé le siège de Leningrad (St- Petersburg) passe à l’offensive en voulant s’emparer de l’axe de pénétration que représentait l’Estonie, et par là-même, de l’accès aux pays nordiques. La division SS constituée de volontaires étrangers décide de résister à la hauteur du fleuve Narva, sur le terrain clef situé entre la Baltique et le lac Peipsi. Plusieurs assauts sont repoussés.

Au début mars 1944, la ville est pilonnée et quasiment détruite. La division SS résiste et les assauts ne donnent aucun résultat. Hitler prend conscience de la valeur clef de cette ligne de résistance et, 2 mois plus tard, il ordonne que la cité doit être défendue par tous les moyens. Le front est déplacé sur les collines connues sous le nom de SINIMÄED, qui signifie de manière romantique, les « montagnes bleues ». Ce sont 3 collines qui sont apparues par l’effet de la tectonique des plaques et qui dépassent à peine 50 mètres la platitude du paysage alentour. On y retrouva un vrai charnier qui, selon les estimations, aura fait entre 100’000 et 200’000 morts du côté soviétique et 10’000 morts au niveau des divisions SS. Tout cela en moins de 2 semaines. Impressionnant !!! La zone est encore pleine de « souvenirs » qui jaillissent au gré des années. Un musée rassemble les restes de ces moments dramatiques et héroïques.

SÉQUENCE HUMORISTORIQUE

Nous sortions d’un restaurant. C’est alors qu’un authentique soldat soviétique nous invite à monter dans 2 bus des années 70, pour une visite réservée «à nos camarades de l’ouest, pour mieux comprendre comment il fait bon vivre sous domination Kremlin». Quelques kilomètres plus tard, notre petite bande d’ASMEMIENS est mise à contribution pour pousser ces magnifiques antiquités qui sont tombées, comme à l’époque,… en panne.

Une promenade pleine d’humour, mais également pleine d’émotion.

A l’arrivée à la prison de la période stalinienne, c’est le silence qui envahit notre groupe. Ce que nous avons vu, était terrible. Les conditions de détention dépassent l’imagination. Ce lieu est une vraie machine de soumission à l’attention des prisonniers. Ce témoin de la guerre froide devrait être détruit prochainement, faute de moyens financiers pour le maintenir. Peut-être également parce que dans ce pays en partie russophone, le réveil par la mémoire des atrocités passées n’est pas du goût de tout le monde.

Notre groupe a des talents cachés. Dans les salons de réceptions du parti soviétique, nous avons entonné en russe ancien la mythique chanson qui a fait connaître les choeurs de l’Armée rouge. Il s’agit de Kalinka. La qualité musicale dépassa toutes les attentes. En ce qui concerne la chorégraphie, un réel effort doit encore être fourni !

SÉQUENCE MODERNITÉ

C’est à Tapa, au Centre d’instruction de l’armée estonienne, que nous avons assisté, après un exposé sur les forces estoniennes modernes, à une démonstration de soldats spécialisés dans le déminage. Le robot télécommandé a soulevé bien des discussions, et les propos de nos hôtes ont été à la hauteur de nos espérances.

Le voyage était parfait. L’Estonie est vraiment un pays fantastique.

Merci aux organisateurs.

On y reviendra… à bientôt

Col Pascal BRUCHEZ

2009 PAYS-BAS

2009 PAYS-BAS

Au Pays de la tulipe

Pour ce voyage au pays de la tulipe, nous avons eu la chance de pouvoir compter, pour l’organisation sur place, de M. Carlos Scheltema et de son frère Sikko. En effet, c’est lui qui a mis sur pied le programme, qui a effectué les réservations nécessaires et qui a entrepris des reconnaissances approfondies, afin que les membres de l’ASMEM puissent profiter au maximum de ce voyage. C’était réussi et nous lui adressons un chaleureux merci.

Dans tous nos voyages, il s’agit d’intégrer un élément ayant trait aux forces armées d’active, une composante historique et, naturellement, l’élément culturel. Eh bien, nous avons été comblés!

En premier lieu, nous avons visité la base navale active de Den Helder et nous sommes montés à bord de la frégate ‘Amstel’. Etant donné l’intérêt marqué des participants pour la marine et ses engagements, nous avons eu le privilège d’écouter un exposé du chef de la doctrine de la Netherlands Navy.

Ensuite, pour l’histoire, nous avons visité un certain nombre de forts, construits pour la plupart vers la fin du 19ème siècle, qui assurent la défense d’Amsterdam. Certains de ces forts ont été construits en mer et ont donné naissance à des îlots dont les fondements reposent sur des pilotis, comme Pampus et le Fort Ijmuiden.

Enfin, l’élément culturel n’a pas été négligé: visite de la ville fortifiée « à la Vauban » de Naarden, monument classé, de la ville d’Amsterdam en bus et sur les canaux. Nous nous sommes rendus au Sud de Rotterdam, dans la province de la Zélande, dans le but de visiter le barrage anti-tempête sur l’Escaut Oriental, d’une longueur de 9 km. Il s’agit d’un barrage totalisant 3 km en 3 tronçons, chacun des tronçons arrimé à des îles artificielles ou à la rive. Les 15 participants ont apprécié cette prouesse technique inaugurée en 1986 par la Reine Beatrix.

Il s’agissait du 20ème voyage de l’ASMEM sous l’égide de notre Président, le Cdt C Luc Fellay. Me faisant l’interprète des participants, qu’il soit remercié pour tous ces voyages qui nous ont permis de découvrir, d’apprendre et de cultiver l’amitié. Merci Monsieur le Président.

Col EMG Jean-Denis GEINOZ

Contexte historique des Pays-Bas

Les contrastes entre la géographie suisse et celle des Pays-Bas sont immenses. La Suisse est considérée comme une plaine relativement haute entre deux grandes formations de montagnes alors que les Pays-Bas correspondent plutôt à un delta plat, à l’image d’une crêpe. Il n’y a pas de différence en ce qui concerne l’esprit de liberté des deux nations et la ferme volonté de défense de leur territoire respectif. En 1940, les Néerlandais se sont battus pendant cinq jours. Le bombardement du centre historique de la ville de Rotterdam par les Allemands, a contraint les Pays-Bas à capituler. Le bombardement de Rotterdam, qui fit près de 1’000 morts, le chantage des Allemands de bombarder d’autres villes en cas de poursuite de la résistance armée, ont impliqué le dépôt des armes de l’armée des Pays-Bas.

Etonnant pays, entre terre et mer, pour nous qui sommes habitués à avoir les pieds sur terre. Les participants de l’ASMEM sont arrivés à Schiphol, l’aéroport d’Amsterdam; il est situé à 4 mètres en dessous du niveau de la mer. Ce n’est pas parce qu’une grande partie des Pays-Bas se trouve en dessous du niveau de la mer que la défense hollandaise pouvait facilement inonder de vastes terrains pour former une ligne de défense. L’eau des inondations provenait des rivières et canaux et non pas de la mer, mis à part une exception près de Naarden. Le delta (au Sud de Rotterdam) est principalement formé de deux grands cours d’eau, le Rhin et la Meuse avec leurs différents bras qui forment tous ensemble le delta. Ces cours d’eau amènent dans leur lit des matières solides, soit du sable, de l’argile et du gravier.

Les méandres millénaires ont sculpté cette géographie. Ils formaient des terrains marécageux qui s’affaissèrent, tandis que leurs lits d’argile et de pierres restaient stables et se trouvèrent finalement en dessus du niveau des terrains avoisinants. L’homme, en construisant des digues le long des rivières, a pérennisé cette situation. Pour les inondations militaires, les soldats perçaient ces digues dont le niveau de l’eau était difficilement gérable. La problématique de ce type de défense consistait, une fois la menace passée, à procéder à l’assèchement des terrains inondés. Cette opération demandait beaucoup d’énergie et de temps. Les ingénieurs militaires ont, par la suite, développé des systèmes d’écluses dans les digues, qui ont été perfectionnés au cours des siècles pour gérer la profondeur des inondations. La « Waterline » (hauteur de l’eau) idéale devait être de 40 centimètres en moyenne. Un obstacle infranchissable pour les matériels lourds d’une armée, en raison de l’assise marécageuse. De plus, les routes, les fossés et autres obstacles étaient  invisibles, donc autant d’obstacles à la manoeuvre ! Cette faible profondeur de l’eau est insuffisante pour la circulation des bateaux.

Le premier qui eut l’idée de se servir d’inondations pour la défense, fut Maurits, prince d’Orange, à la fin du 16e siècle. La République des Sept Provinces Unies apparaît en 1579 et, seulement alors, il est question de la défense de tout un territoire. La “Hollandse Waterlinie” naît en 1589, allant de la mer intérieure du “Zuiderzee” jusqu’à la rive gauche du bras principal du Rhin, qui devient le Waal et qui change à nouveau de nom en Merwede.

A l’époque napoléonienne, la ligne passant jadis à l’ouest d’Utrecht se déplace et est fixée à l’est de cette ville importante. Depuis ce moment, nous distinguons la “Oude” (ancienne) et la “Nieuwe” (nouvelle) Hollandse Waterlinie, abrégé NHW. Le médecin Krayenhoff en devint le directeur et, sous Louis-Napoléon, pendant quatre ans roi des Pays-Bas, il est nommé ministre de la guerre. Entre 1840 et 1860, quelques tours d’artillerie rondes en maçonnerie sont construites, ainsi que de grands forts polygonaux d’une géométrie exceptionnelle. Les tours en maçonnerie deviennent obsolètes avec l’invention de l’obus brisant. La guerre franco-allemande de 1870-1871 bouleverse les Pays-Bas, comme d’autres pays. Il en résulte la construction d’une série de casemates et de casernes blindées durant la période 1874-1880.

En même temps que l’amélioration de la NHW, à partir de 1874, la ligne de défense circulaire autour d’Amsterdam fut construite. C’est une “Waterlinie” avec un grand nombre de forts, dont deux se trouvent sur une île. L’ASMEM a visité deux îles et le fort Spijkerboor, à Westbeemster (SE d’Alkmaar) avec la seule tourelle blindée à deux canons qui n’ait pas été démantelée par les Allemands durant la 2ème Guerre Mondiale.

Quelques années avant la Deuxième Guerre Mondiale, de petites casemates et surtout des abris pour fantassins sont construits en béton armé partout dans la NHW. En 1939, l’état-major décide de construire une nouvelle ligne de défense plus à l’est que la NHW. Ces travaux auraient dû être terminés en 1941; les Allemands n’ont pas eu la politesse d’attendre…

Carlos SCHELTEMA, Architecte, SG IFC