lt-col André DEMAUREX

lt-col André DEMAUREX

HOMMAGE A UN GRAND OFFICIER DES TROUPES DE FORTERESSE
IN MEMORIAM lt-col André DEMAUREX (1939-2020)

Le lt-col André DEMAUREX s’est endormi paisiblement le 20 novembre dernier dans sa 82ème année annonce sa famille, dans un émouvant avis mortuaire au pied duquel figure l’extrait d’un poème de Philippe Jaccottet montrant l’attachement de cet enseignant vaudois à ses élèves.
Outre une longue carrière militaire que nous évoquerons plus avant, il faut en effet relever l’engagement citoyen qui a marqué toute sa vie. A titre principal, André Demaurex, scientifique de formation, œuvra brièvement comme météorologue au Tessin et à Cointrin, avant d’entrer dans l’enseignement public (où il initia ses élèves aux sciences naturelles), la dernière étape de sa carrière professionnelle le voyant appelé, pour près de trente ans, à la direction de l’important collège secondaire du Belvédère, à Lausanne. Sa vie fut également active sur le plan politique : il fut syndic de Cully et député libéral au Grand Conseil vaudois (un député « qui compte », comme on le disait à l’époque).
La lecture de l’ouvrage « Une batterie d’exception » donne quelques éléments sur la carrière de cet officier supérieur : artilleur il fut et artilleur il est resté ; son cursus se termina avec les bandes rouges au pantalon, comme chef art d’une brigade frontière ! Avant cela, il accomplit une multitude de jours de service, essentiellement dans le cadre de la garnison de St-Maurice. Il commanda en particulier le gr fort 1, puis fut appelé à l’EM rgt fort 19, comme of sup adjt.

André Demaurex (1939-2020)

C’est à l’homme que l’on pense aujourd’hui, à l’heure de la séparation. Tout au cours de sa carrière militaire, il a su faire preuve d’une grande humanité envers ses subordonnés ; ferme, jusqu’à être parfois carré dans ses idées, il savait cependant désamorcer la tension par un bon mot. Il avait, chevillée au corps, le sens de la mission qui lui était assignée. Son franc-parler l’a parfois desservi aux yeux de ses supérieurs civils et militaires, mais il n’en avait cure : il se savait dans la juste ligne.
André Demaurex était un fidèle de l’ASMEM ; dès l’origine de l’association, il participa activement aux assemblées et aux voyages, au cours desquels, sans pédanterie excessive, il faisait profiter chacun de son immense culture, dans tous les domaines. Jusqu’au moment où sa santé s’est mise à décliner, André Demaurex a donné de sa personne, sa contribution à l’ouvrage sur T1/T2 en étant un exemple : sa description pointilleuse de l’activité des sections météo dans l’artillerie est à cet égard exemplaire : on y découvre les arcanes d’une activité indispensable à des tirs précis, dont les officiers d’artillerie au front se gaussaient parfois. Les illustrations de ce chapitre majeur nous montrent André Demaurex à trois étapes de sa carrière. Son souvenir restera ainsi parmi nous ! Il sera perpétué.
Salut à toi, André ! Repose en paix !
Colonel Jean Daniel MARTIN

 

En hommage à… André DEMAUREX (Hommages.ch)

Col Franz AMRHEIN

Col Franz AMRHEIN

IN MEMORIAM
Col Franz AMRHEIN (1929-2019)

Le 21 mai dernier, une foule émue a entouré la famille et les proches de Franz AMRHEIN dans la petite église de Tolochenaz, en dessus de Morges. Sereinement disparu, au bel âge de 91 ans, Franz AMRHEIN avait été, au fil de sa longue existence, une personnalité rayonnante dans divers domaines : architecte de renom, il était l’auteur des plans et de la réalisation de nombreux bâtiments ou projets emblématiques ; on pense au site lausannois de l’Expo 64 (il y collabora avec le grand architecte Alberto Camenzin), à l’Hôpital de Morges ou au quartier futuriste des Avanchets à Genève. Politicien engagé, sous la bannière PDC (ce qui n’est pas une sinécure dans ce Canton de Vaud, historiquement protestant, où il s’était établi…), il avait assumé la charge de conseiller municipal de la ville de Morges durant quelques années. Il fut aussi un époux, un père et un grand-père aujourd’hui regretté. Nous nous arrêterons ici à sa seule carrière militaire.
D’emblée, il s’impose d’affirmer que le colonel Franz AMRHEIN fut un grand chef, apprécié de tous ses subordonnés. Après avoir servi dans la région de Sargans, il rejoignit le fort de Dailly, au sein du gr fort 2, dont il assuma le commandement de 1972 à 1974. Par la suite, il occupa brièvement la charge d’of sup adjt du rgt fort 19, grande unité qu’il commanda ensuite avec distinction entre 1979 et 1982. Le col AMRHEIN termina sa carrière « avec les bandes rouges », comme chef art de la br fort 10, de 1983 à 1987 ! Des centaines de jours de service accomplies avec ferveur, pour ne pas dire délectation, engagement sans failles à côté d’une carrière professionnelle harassante…
Le soussigné a servi sous les ordres du major AMRHEIN lors de ses services au sein de gr 2. Il s’est trouvé réellement sous le charme de ce supérieur de 21 ans son aîné, officier exemplaire mais aussi tellement atypique au sein de notre Armée : exigeant mais pondéré, sans un mot plus haut que l’autre, il savait donner des ordres clairs et précis, ainsi qu’apporter une critique toujours constructive aux engagements, parfois défaillants, de ses subordonnés. Un humour retenu (mais attesté par des yeux pétillants sous la broussaille de ses sourcils) ponctuait chacune de ses interventions. Franz AMRHEIN pouvait se permettre d’être détendu, tant ses compétences étaient grandes, particulièrement dans le domaine de l’artillerie : sous ses ordres, alors qu’il était cdt gr, les longs week-ends « Baranoff » prenaient une saveur qui n’a jamais été retrouvée par la suite.
Pour le jeune officier qui servait pour la première fois à Dailly, le major AMRHEIN se révéla accueillant et affable ; cet accueil a certainement marqué toute une génération d’officiers subalternes ayant servi au gr 2. Ce commandant hors norme savait prendre du temps pour la discussion, la plus souvent sans connotation militaire, dans laquelle il montrait, avec retenue, son immense culture.
Le colonel AMRHEIN fut un fidèle de l’ASMEM ; il assuma même l’importante charge des relations au sein du Comité durant plusieurs années ; il s’impliqua également dans l’organisation de voyages. Fidèle jusqu’à récemment aux activités de l’Association, il y retrouvait avec plaisir ses anciens subordonnés qui étaient, avec le temps, devenus des camarades, voire des amis.
Le souvenir du colonel Franz AMRHEIN sera perpétué au sein de l’ASMEM qui vient de perdre, avec émotion, l’un de ses membres les plus fidèles.
Salut à toi, Franz !
Colonel Jean Daniel MARTIN
Ancien of art
au gr fort 2 (1971-1978)