Barrage de la vallée de Saas

Barrage de la vallée de Saas

Barrage de la vallée de Saas

La vallée de Saas est coupée par un barrage comme l’indique la brochure des monuments militaires du canton du Valais éditée par le DDPS. Après une première recherche sur le terrain, le résultat fut quasi nul : trois ponts minés. Aucun fortin ou abri trouvé.

La deuxième tentative aura été la bonne : j’ai eu des infos sur les emplacements et cela devient plus simple, quoique… Je débute la recherche en partant du fond de la vallée, à l’entrée du village de Saas Almagell. Je parcours le flanc sud de cette vallée. Le premier fortin reste difficile à trouver. Je tourne plusieurs fois sur le terrain.

Un talus bizarre en pleine forêt attire mon attention. Pas évident l’approche : je me fraye un passage dans les broussailles entre les rochers. Et puis je contourne le talus pour me retrouver dessus. Et là… bingo ! Une entaille dans le rocher, un petit support en bois pour le téléphone, pas de doute, je suis tombé sur le premier fortin ! Porte fermée, mais Fak ouvert. Je longe la paroi rocheuse et à quelques encablures, je tombe sur l’embrasure. Une petite embrasure avec une simple plaque pour un FM et un observatoire.

Pour le suivant, c’est un peu l’aventure. Je sais qu’il y a trois fortins sur ce flanc : mais lequel ai-je trouvé ? Je poursuis mon chemin en direction du village. Et finalement, je trouve le deuxième fortin au bord du chemin. Hop, le deuxième est dans la poche. Son entrée est accolée au rocher, non protégée : facilement repérable. Porte fermée. Une magnifique gravure de la tête d’un soldat avec une inscription avec deux dates : 1939 et 1943. Je continue et voici les embrasures qui émergent du rocher creusé à cette occasion. Elles sont bien dissimulées. Deux embrasures pour mitrailleuses légèrement désaxées. Une orientée vers la sortie du village et l’autre tire sur la cascade. Les volets de camouflages sont encore en excellent état et le mécanisme de contrepoids est encore fonctionnel. Un beau fortin.

Je regarde en face sur le flanc nord. J’ai repéré deux fortins… Mais comment j’ai pu les rater la première fois ! Bon faut dire que du fond de la vallée, les repérer est moins évident. Il me reste un troisième à trouver : je me dis qu’il ne peut pas être éloigné du chemin. Mais je ne trouve rien. Alors je l’aurai peut-être manqué au tout début ? Je rejoins le village de Saas Almagell et passe sur le flanc nord.

Je grimpe le long de la cascade de l’Almagell et je découvre le premier fortin que j’avais vu depuis l’autre flanc. Sa porte est fermée, dissimulée dans le rocher. L’embrasure a son volet de camouflage grand ouvert, d’où la facilité du repérage. Une seule embrasure pour une mitrailleuse.
Je continue de grimper jusqu’au prochain fortin repéré. Son entrée est creusée dans le rocher. La porte camouflée est ouverte mais la porte blindée est bien fermée… Un détail m’intrigue : une cuisinière avec deux foyers a été construite à l’extérieur avec une inscription et la date de 1943. Certainement que les soldats souhaitaient améliorer leur quotidien perché là-haut. Quelques mètres plus loin, je trouve l’embrasure, petite, pour un FM et observatoire, grossièrement bétonné.
Je profite pour être sur un point élevé pour vérifier le flanc sud. Après quelques instants, une embrasure inconnue apparaît : je suis passé légèrement au-dessus… Zut ! Faudra retourner en face… Mais pour l’instant, il me reste encore trois positions sur ce flanc nord.

Le terrain est chaotique : un pierrier mais avec des blocs de 3 à 5m de haut… Je cherche en-dehors du chemin, mais ne trouve qu’un simple abri. Une porte d’entrée en bois et une fenêtre. Au premier coup d’œil, j’hésite à penser que ce soit un abri militaire, surtout que je suis tombé sur des installations étonnantes : de grosses poutres effondrés et des rails de voies étroites. Une ancienne carrière ? L’endroit n’est pas vraiment adapté avec tous ces blocs de rochers… Je continue mon chemin qui longe un bisse. Avant de rejoindre le fond de la vallée, un panneau de randonnée indique : alter Militärweg. Oh ça c’est un signe… Je prends ce chemin et après un bon moment, j’aperçois les restes d’un abri, qui ressemble à celui croisé plus bas. Dans le rocher une belle date 1940 a été gravée. Pas de doute, ce sont bien des abris militaires. Mais il me reste encore un objet à trouver… J’ai tourné dans les éboulis entre les gros rochers mais rien.

Je décide de retourner sur le flanc sud et voir le fortin raté. Sur place, il est en effet très bien dissimulé. Il est accroché à la paroi et l’accès à l’embrasure est périlleux… Celui-ci sera accessible pour un chamois !